Des erreurs dans la RT 2012 ? - 05/06/2013

Son entrée en application a eu pour effet de bouleverser profondément le secteur de la construction. Ainsi, la RT 2012, désormais applicable à tous les types de bâtiments, marque un tournant important. Pourtant, selon l’association « 60 millions de consommateurs », celle-ci n’est pas aussi parfaite qu’il y paraît, montrant certaines limites à son application.

La maîtrise des dépenses énergétiques avec la RT 2012
La recherche de la meilleure performance a ainsi trouvé écho avec la RT 2012, en proposant la conception généralisée d’immeubles respectant les principes du BBC. Plusieurs éléments sont pris en compte, à commencer par l’isolation thermique, prévoyant une étanchéité à l’air parfaite du bâti, associée à un système de ventilation double flux pour permettre le renouvellement de l’air intérieur.

L’autre point de la nouvelle réglementation thermique concerne là encore la question énergétique avec la mise en œuvre de projets bioclimatiques. Cela se traduit par une réflexion importante concernant l’orientation de la construction, privilégiant une façade largement ouverte au sud, et la mise en place d’équipements utilisant l’énergie renouvelable, que ce soit la géothermie ou le solaire, par exemple. Ces mesures ont pour effet d’assurer une consommation énergétique jusqu’à 3 fois inférieure à celle d’un bâtiment traditionnel et ne dépassant pas 50 KWh/m²/an.

Un dispositif RT 2012 imparfait
Pour l’association « 60 millions de consommateurs », les nouveaux principes de construction imposés par la RT 2012 ne sont pas, non plus, sans poser quelques problèmes. Premier d’entre eux, l’orientation choisie. Si l’exposition plein sud est l’assurance de profiter d’un apport en luminosité important, tout en bénéficiant de l’énergie apportée par chaque rayon du soleil, elle s’avère dans le même temps, beaucoup moins adaptée aux régions du sud dont l’intensité du soleil est difficilement contrée, même avec la présence de stores et brise-vue. Cela donne alors des maisons très chaudes en été et donc pas toujours agréables à vivre à cette période de l’année.

L’autre point mis en avant concerne simplement les habitudes de vie, entièrement à revoir dans une maison BBC. Si cela n’est pas toujours facile pour les propriétaires, cela l’est encore moins lors de biens loués avec une conséquence importante : celle de rompre l’équilibre de la construction, notamment dans les échanges d’air et la consommation énergétique. Parmi les préconisations, il est par exemple demandé de ne pas faire de trous au mur pour ne pas risquer de percer la membrane d’isolation et de ne pas ouvrir les fenêtres de façon prolongée. L’association privilégie alors pour la construction un retour aux matériaux simples et robustes, rouvrant de ce fait le débat sur l’isolation, qui se prolonge avec la question du meilleur choix à faire entre isolation par l’intérieur (ITI) et isolation par l’extérieur (ITE), associée à celle du coût.